BÂTISSEURSDE L'ANCIEN MONDE was live. BÂTISSEURS DE L'ANCIEN MONDE was live. Jump to. Sections of this page. Accessibility Help. Press alt + / to open this menu. Facebook. Giscard l'ancien prĂ©sident devenu bĂątisseur auvergnat. Élu dans le Puy-de-DĂŽme sous la IVe RĂ©publique, le prĂ©sident dĂ©funt n'a jamais rĂ©ellement quittĂ© son fief. Y compris aprĂšs avoir perdu l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 1981. ValĂ©ry Giscard d'Estaingest l'exception qui confirme la rĂšgle. Moins d'un an aprĂšs avoir perdu l Msiri bĂątisseur de l'ancien royaume du Katanga, Shaba by Elikia M'Bokolo, 1976, ABC edition, in French / français JusteMERCI | Evelyne Beverina | Đ’ĐšĐŸĐœŃ‚Đ°ĐșтД Juste MERCI FullmetalAlchemist : La vengeance de Scar Multilingue 1080p WEB 2022: 2.98 Go: 160 : 22 : Fullmetal Alchemist : La vengeance de Scar FRENCH 720p WEB 2022: 2.07 Go: 134 : 28 : Fullmetal Alchemist : La vengeance de Scar FRENCH HDRIP 2022: 638.71 Mo: 406 : 77 : Bullet Proof FRENCH 1080p WEB 2022: 4.45 Go: 114 : 17 : Bullet Proof FRENCH 720p WEB Sommesnous vraiment la premiĂšre civilisation avancĂ©e de la Terre ? C’est l’audacieuse question posĂ©e par ce film. Face aux incohĂ©rences et aux contradictions des hypothĂš BAMbatisseurs ancien monde film affiche. 26 novembre 2018 26 novembre 2018; Navigation de l'article. Mes notes Ă  propos du documentaire BAM – Les BĂątisseurs de l’Ancien Monde. Laisser un commentaire Annuler la rĂ©ponse. Votre adresse e-mail ne sera pas publiĂ©e. Les champs obligatoires sont indiquĂ©s avec * Commentaire * Nom * E-mail * Site web. Oui, ajoutez moi Ă  BÂTISSEURSDE L'ANCIEN MONDE. September 5 · Un document rare : la visite du site de Theotihuacan en 2008, bonus de LRDP. Il n’y a pas de son et ça tremble en ULM, mais qu’est ce que c’est grand ! Letemps de la montagne n’est pas celui du randonneur et le temps du bĂątisseur de sentier n’est pas non plus celui de la montagne, ni celui du marcheur. L’instant de la cascade n’est pas le temps de la cascade et d’un jour Ă  l’autre sa prĂ©sence changeante modifie le silence du lieu. Ce temps naturel que nous traversons plus ou moins insouciant de la vie du monde, sensible Faitstroublants du passĂ©. Que l’on partage ou non ses conclusions, BĂątisseurs de l’Ancien monde a le mĂ©rite de mettre en lumiĂšre certains faits troublants concernant notre oeSFY. Sous la direction de Cyrus le Grand, la Perse formait le premier vĂ©ritable empire du monde. Avec l'Iran pour centre, il s’étendait de l’Europe Ă  l’Inde en passant par l’ 5 aoĂ»t 2021, 1558 CEST Je suis Cyrus, roi du monde, grand roi, puissant roi, roi de Babylone, roi de Sumer et d’Akkad, roi des quatre quarts... » de ce monde. Telles sont les inscriptions gravĂ©es sur une tablette cylindrique retrouvĂ©e au 19e siĂšcle. Ces mots commĂ©morent la conquĂȘte de Babylone par la Perse et la prise de sa capitale homonyme en 539 av. À lire Babylone, joyau de l’Ancien monde. AprĂšs l’arrivĂ©e de Cyrus au pouvoir en 559 av. la Perse put Ă©tendre son territoire pour former le premier vĂ©ritable empire du monde. Auparavant, d’autres peuples, comme les Assyriens, avaient rĂ©gnĂ© sur de vastes rĂ©gions en MĂ©sopotamie. Toutefois, aucun n’avait rĂ©ussi Ă  atteindre la grandeur gĂ©ographique de la Perse. Son territoire s’étendait de l’Europe de l’Est au fleuve Indus. Afin de renforcer son empire, la politique de tolĂ©rance de Cyrus envers les territoires conquis permit aux locaux de conserver leurs langues, leurs traditions et leurs religions. En retour, cette stratĂ©gie permit Ă  la culture perse de bĂ©nĂ©ficier d’une vĂ©ritable mixitĂ© mondiale. La construction d’une identitĂ© d’empire par Cyrus, composĂ©e de plusieurs langues et religions, continua d’inspirer les communautĂ©s du monde moderne. Comme le souligna l’écrivain grec XĂ©nophon, aussi a‑t‑il Ă©clipsĂ© tous les souverains que la naissance ou le droit de conquĂȘte a placĂ©s sur le trĂŽne ». Les vestiges de PersĂ©polis, la capitale de l’Empire perse, se trouvent au pied du Kuh-e Rahmat, le mont de la MisĂ©ricorde, dans l’actuel Iran. Darius Ier a fondĂ© la ville en 518 av. et y a construit un immense palace, dont les ruines sont toujours visibles aujourd’ ORIGINES DE L’EMPIRE Lorsqu’il est couronnĂ© roi de Perse en 559 av. Cyrus II n’était autre qu’un simple chef tribal du peuple Parsua, installĂ© dans le sud de l’actuel Iran. Dernier dirigeant de la dynastie des AchĂ©mĂ©nides, Cyrus hĂ©rita d’un royaume qui Ă©tait un État vassal d’un empire mĂšde plus puissant situĂ© au nord. En 612 av. les MĂšdes avaient pris possession de la capitale assyrienne, Ninive. Ils avaient ainsi le contrĂŽle d’un territoire qui s’étendait sur toute la MĂ©sopotamie. Plus tard, Ă  l’apogĂ©e de son pouvoir, Astyage, le roi des MĂšdes, dĂ©cida de marier sa fille, Mandane, au roi des Perses, Cambyse Ier, vers 580 av. Leur fils, Cyrus II, allait non seulement conquĂ©rir les MĂšdes mais aussi construire le premier vĂ©ritable empire de l’Histoire. PrĂšs d’un siĂšcle aprĂšs la mort du roi, HĂ©rodote Ă©crivit un rĂ©cit de la naissance de Cyrus, qui deviendra trĂšs populaire. Son histoire Ă©voque plusieurs mythes grecs, comme la lĂ©gende d’ƒdipe. HĂ©rodote raconta comment le roi Astyage avait rĂȘvĂ© que sa fille Mandane eut tant urinĂ© qu’elle inondait de son urine sa capitale, puis l’Asie tout entiĂšre ». Le roi consulta alors ses sages. Ils interprĂ©tĂšrent son rĂȘve comme un prĂ©sage qui indiquait que son petit-fils irait un jour conquĂ©rir les MĂšdes. Afin de contrer la prophĂ©tie, Astyage aurait mariĂ© sa fille Ă  un dirigeant perse, pour que sa descendance ne puisse renverser le trĂŽne mĂšde. Pourtant, plus tard, Astyage fit un rĂȘve dans lequel une vigne germait dans le ventre de sa fille et se rĂ©pandait dans toute l’Asie. AlarmĂ©, il dĂ©cida de placer sa fille sous surveillance. Selon la lĂ©gende, aprĂšs la naissance de Cyrus, Astyage ordonna Ă  son gĂ©nĂ©ral Harpage de tuer le nouveau-nĂ©. PlutĂŽt que de commettre le meurtre lui-mĂȘme, Harpage confia le nouveau-nĂ© Ă  un berger, lui demandant d’abandonner le bĂ©bĂ© dans les montagnes. La femme du berger Ă©tait en deuil, car elle venait de donner naissance Ă  un enfant mort-nĂ©. Il dĂ©cida donc de ramener le petit Cyrus chez lui. Le couple l’adopta aprĂšs avoir placĂ© le corps de leur vĂ©ritable fils dĂ©cĂ©dĂ© dans les montagnes. Naqsh-e Rostam, prĂšs de PersĂ©polis, dans l’Iran actuel, est une nĂ©cropole principalement composĂ©e de tombes taillĂ©es dans la roche. Son nom provient du hĂ©ros Ă©pique perse Rostam. Darius Ier y a Ă©tĂ© enterrĂ©, aux cĂŽtĂ©s d’autres rois perses. Deux siĂšcles aprĂšs la dĂ©couverte de l’Empire perse, l’histoire raconte que les tombes auraient Ă©tĂ© pillĂ©es par les troupes d’Alexandre le VERS SARDES Certes, le rĂ©cit d’HĂ©rodote prĂ©sentait de nombreux Ă©lĂ©ments mythiques, mais comme de nombreuses lĂ©gendes, il contenait Ă©galement une part de vĂ©ritĂ©. Plus tard dans sa vie, Cyrus menaça en effet son puissant grand-pĂšre Astyage lorsqu’il envahit le territoire des MĂšdes en 550 av. Le gĂ©nĂ©ral d’Astyage, qui s’appelait en fait Harpage, trahit son roi en se rangeant du cĂŽtĂ© de Cyrus. Le roi perse put ainsi s’emparer d’Ecbatane, la capitale des MĂšdes. À partir de cet instant, comme le raconte HĂ©rodote, les Perses et les MĂšdes furent unis par Cyrus II, qui allait bientĂŽt se faire appeler Cyrus le Grand. AprĂšs la conquĂȘte d’Ecbatane, Cyrus s’intĂ©ressa au royaume de Lydie, dans l’actuelle Turquie. La Lydie Ă©tait une possession tout Ă  fait allĂ©chante. RĂ©putĂ©s pour le commerce, les Lydiens avaient mis au point les bases du systĂšme de monnaie mĂ©tallique encore utilisĂ© aujourd’hui. En 547 av. CrĂ©sus, le roi lydien, fit plusieurs incursions sur le territoire des MĂšdes, de quoi donner Ă  Cyrus l'excuse parfaite pour envahir ses terres. Selon les chroniques babyloniennes – le rĂ©cit perse de cette pĂ©riode gravĂ© sur des tablettes d’argile – Cyrus traversa le Tigre et se dirigea vers la capitale lydienne, Sardes. Il longea ce qui deviendra la voie royale perse, Ă©rigĂ©e plus tard par Darius Ier pour relier Sardes aux villes stratĂ©giques de l’Empire perse. Cyrus le Grand a traversĂ© l’Amou-Daria afin de conquĂ©rir l’actuel Afghanistan. De l’or perse a Ă©tĂ© retrouvĂ© prĂšs du fleuve dans les annĂ©es 1860, y compris son bracelet Ă  tĂȘte de griffon. British Museum, premiĂšre confrontation avec les Lydiens, non dĂ©cisive, eut lieu Ă  Pteria, dans l’actuel nord de la Turquie. À la suite de cette bataille, CrĂ©sus ordonna Ă  ses troupes de se replier dans leurs quartiers d’hiver et alerta ses alliĂ©s, les Spartes, les Égyptiens et les Babyloniens. Il leur demanda d’envoyer des renforts pour le printemps. En revanche, Cyrus, lui, choisit de se risquer Ă  une nouvelle attaque immĂ©diate contre CrĂ©sus. Son commandant militaire, Harpage, parvint Ă  lui arracher la victoire en offrant Sardes et ses trĂ©sors Ă  l’empereur perse. Peu de temps aprĂšs, Cyrus Ă©tendit son contrĂŽle jusqu’aux villes ioniennes grecques situĂ©es le long de la cĂŽte ouest de l’actuelle Turquie. Au cours de la dĂ©cennie suivante, le rĂšgne de Cyrus se focalisa sur l’expansion de son empire Ă  l’est. En soumettant ces territoires Ă  son autoritĂ©, il put contrĂŽler les routes commerciales oĂč passaient les caravanes. Ses campagnes le menĂšrent jusqu’à Bactriane, dans l’actuel Afghanistan, pour finalement atteindre Samarcande, une ville situĂ©e dans l’actuel OuzbĂ©kistan. PAR LES EAUX DE BABYLONE Avec toutes ces opĂ©rations fructueuses Ă  l’est, Cyrus mit le cap sur la plus grande rĂ©compense de toutes Babylone, la capitale de la MĂ©sopotamie. Les politiques internes de Babylone Ă  cette pĂ©riode n’auraient pas pu ĂȘtre plus favorables pour permettre aux Perses d’envahir la ville. Nabonide, le roi de Babylone, avait perdu la confiance des prĂȘtres de Marduk, la principale divinitĂ© de la ville. Ils estimaient que le roi dĂ©nigrait les rites religieux de la ville. Cyrus comprit trĂšs vite que le respect de la diversitĂ© des coutumes religieuses au sein des immenses territoires sous son contrĂŽle Ă©tait un Ă©lĂ©ment clĂ© pour garantir la stabilitĂ© impĂ©riale. Cette politique permit indĂ©niablement de consolider son pouvoir. Le cylindre de Cyrus relate comment Marduk cherchait un roi juste... [puis] il prit la main de Cyrus... l’appela par son nom, proclamant haut et fort sa royautĂ© sur tout le monde et tout ». Sur le cylindre se trouve une description de l’accueil des Babyloniens Ă  Cyrus en tant que libĂ©rateur, Ă  l’automne de l’an 539 av. Les prĂȘtres de Marduk n’étaient pas les seuls Ă  cĂ©lĂ©brer la conquĂȘte de Babylone par Cyrus. De nombreux Juifs avaient Ă©tĂ© faits prisonniers Ă  Babylone depuis que Nabuchodonosor II les y avait amenĂ©s aprĂšs sa conquĂȘte de JĂ©rusalem en 586 av. L’arrivĂ©e de Cyrus sert par ailleurs de trame Ă  l’histoire de Daniel dans les apocryphes de l’Ancien Testament. Cyrus dĂ©cida de rapatrier les Juifs Ă  JĂ©rusalem, une initiative traduisant de nouveau la volontĂ© d'instaurer un multiculturalisme de la part de l’empereur. Elle lui valut un Ă©loge dans la Bible elle-mĂȘme. Ainsi parle l’Eternel Ă  son oint, Ă  Cyrus, Qu’il tient par la main », Ă©crivit le prophĂšte ÉsaĂŻe, l’un des exilĂ©s juifs Ă  Babylone, Pour terrasser les nations devant lui, Et pour relĂącher la ceinture des rois, Pour lui ouvrir les portes, Afin qu’elles ne soient plus fermĂ©es ». Cyrus avait atteint l’apogĂ©e de son pouvoir. Il semblait en effet ĂȘtre devenu, comme le proclamait le cylindre, le roi du monde ». AprĂšs cette victoire, les rois de toute l’Asie s’empressĂšrent de lui rendre hommage. Il Ă©tait devenu le chef qui avait créé le plus grand empire que le monde n’ait jamais connu. RĂ©digĂ© en Ă©criture cunĂ©iforme, le cylindre de Cyrus rapporte comment les souverains de la MĂ©diterranĂ©e jusqu’au golfe Persique vinrent offrir un tribut Ă  Cyrus Ă  Babylone et baiser ses pieds. UNE POLITIQUE DE TOLÉRANCE Les conquĂȘtes spectaculaires de Cyrus l’obligĂšrent Ă  crĂ©er une administration adaptĂ©e Ă  son empire. InspirĂ© par le modĂšle sophistiquĂ© de l’Empire nĂ©o-babylonien, il mit en place un rĂ©seau d’administrations publiques ainsi qu’une collecte d’impĂŽts. En outre, il recruta les meilleurs gĂ©nĂ©raux des MĂšdes pour son armĂ©e. AprĂšs la conquĂȘte de la Lydie et des villes grecques, l’administration perse fut divisĂ©e en plusieurs provinces. Plus tard, Babylone et les autres territoires conquis furent Ă  leur tour considĂ©rĂ©s comme des provinces, dirigĂ©es par des gouverneurs appelĂ©s satrapes. Ce systĂšme fut parfait plus tard par Darius Ier. Cyrus n’avait aucune intention d’imposer la religion, la langue ou la culture perse au sein de ses nouvelles terres. Son style de gouvernement se basait sur le respect des nombreux peuples qu’il gouvernait ainsi que sur la tolĂ©rance envers leurs traditions et religions. C’est ce qui le diffĂ©rencia des prĂ©cĂ©dents bĂątisseurs d’empire. Les populations dĂ©placĂ©es reçurent l’autorisation de regagner leur domicile, notamment les Juifs exilĂ©s Ă  Babylone, Ă  qui Cyrus donna sa bĂ©nĂ©diction pour retourner Ă  JĂ©rusalem. Les gouverneurs locaux conservaient leur autonomie, Ă  condition de faire preuve de respect envers le grand roi et de lui rendre hommage. PAX PERSIANA Si l’ascension de l’Empire perse fut extraordinaire, sa fin, elle, fut une vĂ©ritable dĂ©ception. En 530 av. alors que son soixantiĂšme anniversaire approchait, Cyrus mena une campagne Ă  la frontiĂšre nord-est de son empire. Selon HĂ©rodote, il estimait que quel que soit le pays vers lequel il tournait ses armes, il Ă©tait impossible pour ce peuple de s’échapper ». Tomyris, reine des MassagĂštes, fait tremper le chef de Cyrus dans un vase de sang, huile sur toile de Jean-Simon BerthĂ©lemy datĂ©e du 18e siĂšcle. Elle reprĂ©sente la reine Tomyris observant la tĂȘte de l’empereur ĂȘtre plongĂ©e dans un vase de sang pour venger son fils. MusĂ©e des Beaux-Arts, mots d’HĂ©rodote faisaient-ils Ă©cho Ă  un orgueil surdimensionnĂ© ? Cyrus fut tuĂ© lors d’une bataille contre une tribu locale, les MassagĂštes. Selon l’historien grec, la reine de cette tribu, Tomyris, perdit son fils dans la bataille. Elle aurait fait tremper la tĂȘte dĂ©capitĂ©e de l’empereur dans un vase de sang. La funeste mort de Cyrus ne mit pas un terme Ă  son incroyable hĂ©ritage. L’expansion de son empire colossal continua. Son successeur immĂ©diat, Cambyse II, conquit l’Égypte et Ă©tablit la 27e dynastie de l’empire. Cambyse tenta de pousser les frontiĂšres de ses territoires encore plus loin en Éthiopie et vers Carthage, en vain. Ce fut Ă  son successeur, Darius Ier, d’étendre l’Empire perse jusqu’à la vallĂ©e de l’Indus, traversant le Danube jusqu’en Europe. Darius, fils d’un gouverneur de province, dut faire ses preuves en maĂźtrisant de nombreuses rĂ©voltes. Son plus grand atout resta tout de mĂȘme son gĂ©nie administratif. Ses projets pour standardiser les masses et la monnaie sur toute l’étendue de son territoire devinrent un modĂšle pour les futurs empires du monde entier. En poursuivant la politique religieuse mise en place par Cyrus, les croyances au sein de l’empire purent se multiplier, notamment celles des Juifs et des Égyptiens. La tentative d’expansion Ă  l’ouest par Darius fut freinĂ©e par la bataille de Marathon en 490 av. Dix ans plus tard, son successeur, XerxĂšs Ier, ne parvint pas Ă  renverser les Grecs lors de la bataille de Salamine. Cet Ă©chec ouvrit alors un nouveau chapitre de l’Histoire l’essor d’AthĂšnes, au 5e siĂšcle av. Cet article a initialement paru sur le site en langue anglaise. *** Rapa Nui/ Ăźle de PĂąques *** 7. Rapa Nui/ Ăźle de PĂąques Distance des cĂŽtes 4000Km/3700Km +1000 GĂ©ants/MoaĂŻ 9. yeux blanc restaurĂ© 9/14. Ahu Vinapu Mur le plus anciens de type MĂ©galithique avec la technique la plus avancĂ© 9. Histoire de l’üle
. Originaire d’Hiva Oa de 3600Km 11. Rongo-Rongo Similitude langue polynĂ©sienne 12. CratĂšre Rano Raraku MoaĂŻ de 22m et 250 Tonnes 13. MoaĂŻ de 40-60T Ă  15Km de leur carriĂšre Chapeau de roche volcanique rouge extrait de Puna Pao Hauteur des chapeaux 8m de haut 14. Test de transport sur MoaĂŻ de 5T *** *** Cuzco chez les Incas *** 15. Similitude Mur MĂ©galithique Inca/ Rapa Nui *** 18. Site de Caral au PĂ©rou -3000ans En paix sur plus de 1000ans *** Machu Picchu *** 20. Technique de l’eau Murs MĂ©galithique en AndĂ©site 21. ProblĂšme des Murs Mixte Epoque diffĂ©rente 22. Comparaison de Murs MĂ©galithiques Gizeh/Machu Picchu SymĂ©trie 23. Profondeur des Blocs en double courbure *** *** SacsayhuamĂĄn *** 23. Bloc de 60T Bloc d’angle 200T Mur de plus de 400m de long sur 3 niveaux *** *** Ollantaytambo *** 25. Bloc MĂ©galithique 26. Liens entre Ollantaytambo et Tiahuanaco *** *** Tiahuanaco *** 26. Temple de Kalasasaya en Bolivie RestaurĂ© en 1892 Site non Authentique *** *** Puma Punku *** 27. Avis de Erik gonthier sur la Taille des blocs Technique d’inde avec pointe en Acier tremper 29. RugosimĂštre microns PlanĂ©itĂ© 50 microns 31. Origine des Blocs de grĂšs rouge et basalte noir 300Km *** *** Nazca *** 32. Motif gĂ©omĂ©trique sur dalle site Ă  700Km Nazca 2 Types Figure d’animaux et Lignes *** *** Site de Naupa Iglesia au PĂ©rou *** 35. *** *** Barabar/ Nagarjuni Caves MĂ©galithique en Inde *** 36. 7 grottes en Granites 4 Ă  Barabar -Karan Chopar -Sudama -Lomas Rishi -Visva Zopri 3 Ă  Nagarjuni -Gopika -Vapiyaka -Vadathika 37. 2 InachevĂ©s RĂ©alisĂ© en -300 38. Avis de Jean Louis Boistel Lampe puissante nĂ©cessaire, ventilations dĂ» Ă  la poussiĂšre
 Etat de surface lisse 41. Portails inachevĂ© en Granite mal rĂ©alisĂ© Pas d’angle vif, pas de planĂ©ité  IntĂ©rieur inachevĂ© mal rĂ©alisĂ© 44. RugosimĂštre 0,0011mm PlanĂ©itĂ© gĂ©nĂ©ral entre 2-5mm *** 37. Grottes d’EllorĂą *** SĂ©rapĂ©um Ă  Saqqarah *** 46. 22 coffres de 40-80T CarriĂšre Ă  900Km RugosimĂštre 0,0022mm *** 47. Avis de Christopher Dunn Les outils aurait dĂ» s'amĂ©liorer
 *** Temple de Louxor en Egypte *** 48. TĂȘte d'une Statue de Ramses II de 20m de haut et 1000T prĂ©cision Ă  *** *** Temple de la VallĂ©e et Gizeh *** 50. Bloc entre 200-400T 51. Papyrus Ouadi El-Jarf de 2013 Transport pour les bloc de revĂȘtements 52. Gizeh Dallage de 60 000mÂČ, en moyenne DiffĂ©rence de quelque centimĂštre de dĂ©nivelĂ© sur 230m de long 53. 2 millions de bloc de calcaires 53. Bloc de revĂȘtement Ă©croulĂ© suite Ă  un tremblement de Terre au 14Ăšme siĂšcle 53. PrĂ©cision du Nord 55. mathĂ©maticien AndrĂ© pochan Equinox sur Gizeh l’éclair 56. Bloc de revĂȘtement Ă  la base rĂ©novation 57. architecture intĂ©rieur 58. Chambre du Roi seul endroit en Granite d’assouan Ă  900km Bloc entre 12-70T 59. Discours officiel de Gizeh 15 000 personnes sur 20ans HĂ©rodote 20ans pour construire Gizeh impossible 1h. Karnak entrĂ©e de 110m de long sur 40m et 15m de large construit en 17ans dont 7 pour le socle *** 1h. Puma punku Bloc en forme de H Ă©cartement de 22cm, 1m
 PrĂ©cisions gĂ©nĂ©ral du site fabrication mĂ©canique *** SystĂšme mĂ©trique, Nombre d’Or Phi *** 1h. SystĂšme mĂ©trique Ă  Puma Punku 1h03. SystĂšme mĂ©trique 1h04. Nombre d’Or Phi et histoire - - - 1h06. CoudĂ©e de la chambre du Roi - 1h08. proportion de Gizeh CoudĂ©e royale mĂ©diĂ©val 1h12. MĂštre dĂ©terminĂ© par rapport au pĂŽles de la terre DivisĂ© en 40 Millions 1h12. Avis de Quentin Leplat sur les dimensions des porte d’église mĂštre qui revient souvent *** 1h15. Abou Ghurab en Egypte 4500ans Cuve d'AlbĂątre 1h16. Disque de Sabu Shiste vert de plus de 5000ans *** Machine d’AnticythĂšre*** 1h17. Machine d’AnticythĂšre NĂ©cessite de connaĂźtre que la Terre est ronde Engrenage complexe
 *** 1h25. Colline des Nymphes en GrĂšce Bloc *** Gobekli Tepe *** 1h25. Gobekli Tepe DĂ©couvert en 1990 Datation carbone 14 11 600ans Fouille de 1995-2014 Bloc de 16T Remise en cause gĂ©nĂ©ral de l’histoire 1h28. Graham Hancock 1h30. ReprĂ©sentation de culture 1h32. Similitude des mains gravĂ© sur les pilier avec l’üle de pĂąques Panier gravĂ© similitude avec le Dieu OannĂšs mĂ©sopotamiens, Quetzalcoatl qui apporte la civilisation 1h34. -9600 DĂ©rĂšglement de la Terre Ă©pisode du Dryas, ThĂ©orie des 2 comĂštes Ă©crasĂ© de 1300ans d’intervalle 1h36. rĂ©cit de PLATON Fin atlante en -11 600ans 1h41. *** 1h36. Civilisation Kumari Kandam d’Inde Graham Hancock Ă  Mahabalipuram en 2002 CitĂ© sous l’eau de 11 500ans *** Temple d’Horus/Edfou *** 1h38. Temple d’Horus en Egypte Egypte HĂ©ritage de -12 800ans 1h40. Solon Illustre Homme d’état qui enseigna PLATON sur l’Atlantide PLATON SĂ©nile, fabulateur
. *** *** L’équateur penchĂ©/ le Grand Cercle *** 1h42. 1965 Francis MaziĂšre Équateur magnĂ©tique de la Terre 1997 Jim Alison le baptise le Grand Cercle 1h48. Construction de tous les sites sur des points de failles terrestre/discontinuitĂ©s Graham Hancock rĂ©currence du chiffre 72 en Longitude/latitude 1h49. Stewart Source pur sur les failles de tremblement de terre *** *** Angkor Vat *** 1h52. Angkor Vat au Cambodge, Temple de Bayon Bloc polygonaux Comparaison de sites MĂ©galithiques 1h55. Terme Angkor Vat Égyptien “La vie vers Horus” 1h55. Sites en forme de la Constellation du Dragon *** 1h55. Gobekli Tepe marque le Solstice de 12 800ans Gizeh marque l'Ă©quinoxe de 12 800ans 1h55. Mathieu Laveau Orion et Gizeh Isis/Osiris *** PrĂ©cession des Ă©quinoxes *** 1h57. PrĂ©cession des Ă©quinoxes Selon PLATON Tour complet en 25 920ans, science moderne Ă  25 760ans Connue de tous les peuples 1h59. Soleil des Mayas, 4 Ăąges d’HermĂšs *** ***Mesure/test des Caves Barabar *** 2h. Scan 3D des grottes PrĂ©cision 2-8mm sur 13m de long Les plus anciennes sont les meilleures 2h06. Son RĂ©sonance de certaines zones du corps, suppressions de l’écho au profit de la rĂ©sonance avec l’inclinaison des parois Karan Chopar 200Hz et multiples 400/600/800/1000/1200 Gopika 200Hz et multiples 400/800/1200 Vadathika 200Hz et 1000Hz 2h07. Mesure en MĂštre *** 2h11. Conclusion Civilisation avancĂ© lointaine dans le passĂ© 2h12. Apocalypse de Saint jean et Astrologie 2h14. Science des BĂątisseurs cachĂ© partouts 2h14. Chambre du Roi et Son 432Hz 2h17. Inquisition matĂ©rialiste Conclusion RĂ©veillez-Vous Romain Rolland, L’Âme enchantĂ©e » de la rĂ©volution française mais exilĂ© dans son propre pays. Pourquoi ? Texte intĂ©gral rĂ©visĂ© suivi d’une biographie de Romain Rolland. Au-dessus de la mĂȘlĂ©e » — Ă  l’origine intitulĂ© Au-dessus de la haine » — est une sĂ©rie d’articles et essais sur la PremiĂšre Guerre mondiale publiĂ©s entre septembre 1914 et aoĂ»t 1915 dans le Journal de GenĂšve » et divers autres journaux Ă©trangers. Romain Rolland, pacifiste convaincu et Ă  ce titre violemment attaquĂ© par les nationalistes et bellicistes français, s’y oppose contre le militarisme prussien mais refuse toutefois de confondre le peuple allemand et ses dirigeants. Il rappelle avec force les liens d’amitiĂ© qui unissent Français et Allemands ainsi que l’estime qu’il a pour de nombreux intellectuels allemands, mĂȘme s’il n’hĂ©site pas Ă  fustiger un certain Thomas Mann qui exaltait alors la guerre de la kultur ». Au-dessus de la mĂȘlĂ©e , publiĂ© en recueil au moment de son Prix Nobel de littĂ©rature, en 1915, eut un immense retentissement et devint le manifeste de tous ceux qui, la guerre finie, oeuvrĂšrent Ă  une rĂ©conciliation durable entre les deux peuples. AU-DESSUS DE LA MÊLÉE Ô jeunesse hĂ©roĂŻque du monde ! Avec quelle Joie prodigue elle verse son sang dans la terre affamĂ©e ! Quelles moissons de sacrifices fauchĂ©es sous le soleil de ce splendide Ă©tĂ© !
 Vous tous, jeunes hommes de toutes les nations, qu’un commun idĂ©al met tragiquement aux prises, jeunes frĂšres ennemis — Slaves qui courez Ă  l’aide de votre race, Anglais qui combattez pour l’honneur et le droit, peuple belge intrĂ©pide, qui osas tenir tĂȘte au colosse germanique et dĂ©fendis contre lui les Thermopyles de l’Occident, Allemands qui luttez pour dĂ©fendre la pensĂ©e et la ville de Kant contre le torrent des cavaliers cosaques, et vous surtout, mes jeunes compagnons français, qui depuis des annĂ©es me confiez vos rĂȘves et qui m’avez envoyĂ©, en partant pour le feu, vos sublimes adieux, vous en qui refleurit la lignĂ©e des hĂ©ros de la RĂ©volution — comme vous m’ĂȘtes chers, vous qui allez mourir ![1] Comme vous nous vengez des annĂ©es de scepticisme, de veulerie jouisseuse oĂč nous avons grandi, protĂ©geant de leurs miasmes notre foi, votre foi, qui triomphe avec vous sur les champs de bataille ! Guerre de revanche », a-t-on dit
 De revanche, en effet, mais non comme l’entend un chauvinisme Ă©troit ; revanche de la foi contre tous les Ă©goĂŻsmes des sens et de l’esprit, don absolu de soi aux idĂ©es Ă©ternelles
. Qu’est-ce que nos individus, nos Ɠuvres, devant l’immensitĂ© du but ? m’écrit un des plus puissants romanciers de la jeune France, — le caporal *** — La guerre de la RĂ©volution contre le fĂ©odalisme se rouvre. Les armĂ©es de la RĂ©publique vont assurer le triomphe de la dĂ©mocratie en Europe et parfaire l’Ɠuvre de la Convention. C’est plus que la guerre inexpiable au foyer, c’est le rĂ©veil de la liberté  » Ah ! mon ami, m’écrit un autre de ces jeunes gens, haut esprit, Ăąme pure, et qui sera, s’il vit, le premier critique d’art de notre temps, — le lieutenant ***. — Quelle race admirable ! Si vous voyiez, comme moi, notre armĂ©e, vous seriez enflammĂ© d’admiration pour ce peuple. C’est un Ă©lan de Marseillaise, un Ă©lan hĂ©roĂŻque, grave, un peu religieux. J’ai vu partir les trois rĂ©giments de mon corps les premiers, les hommes de l’active, les jeunes gens de vingt ans, d’un pas ferme et rapide, sans un cri, sans un geste, avec l’air dĂ©cidĂ© et pĂąle d’éphĂšbes qui vont au sacrifice. Puis, la rĂ©serve, les hommes de vingt-cinq Ă  trente ans, plus mĂąles et plus dĂ©terminĂ©s, qui viennent soutenir les premiers, feront l’élan irrĂ©sistible. Nous, nous sommes les vieillards, les hommes de quarante ans, les pĂšres de famille qui donnent la basse du chƓur. Nous partons, nous aussi, confiants, rĂ©solus et bien fermes, je vous assure. Je n’ai pas envie de mourir, mais je mourrai sans regret maintenant ; j’ai vĂ©cu quinze jours qui en valent la peine, quinze jours que je n’osais plus me promettre du destin. On parlera de nous dans l’histoire. Nous aurons ouvert une Ăšre dans le monde. Nous aurons dissipĂ© le cauchemar du matĂ©rialisme de l’Allemagne casquĂ©e et de la paix armĂ©e. Tout cela aura croulĂ© devant nous comme un fantĂŽme. Il me semble que le monde respire. Rassurez votre Viennois[2], cher ami la France n’est pas prĂšs de finir. Nous voyons sa rĂ©surrection. Toujours la mĂȘme Bouvines, croisades, cathĂ©drales, RĂ©volution, toujours les chevaliers du monde, les paladins de Dieu. J’ai assez vĂ©cu pour voir cela ! Nous qui le disions depuis vingt ans, quand personne ne voulait nous croire, nous avons lieu d’ĂȘtre contents
 » Ô mes amis, que rien ne trouble donc votre joie ! Quel que soit le destin, vous vous ĂȘtes haussĂ©s aux cimes de la vie, et vous y avez portĂ© avec vous votre patrie. Vous vaincrez, je le sais. Votre abnĂ©gation, votre intrĂ©piditĂ©, votre foi absolue en votre cause sacrĂ©e, la certitude inĂ©branlable qu’en dĂ©fendant votre terre envahie vous dĂ©fendez les libertĂ©s du monde, m’assurent de votre victoire, jeunes armĂ©es de Marne-et-Meuse, dont le nom est gravĂ© dĂ©sormais dans l’histoire, Ă  cĂŽtĂ© de vos aĂźnĂ©es de la Grande RĂ©publique. Mais quand bien mĂȘme le malheur eĂ»t voulu que vous fussiez vaincus, et la France avec vous, une telle mort eĂ»t Ă©tĂ© la plus belle que pĂ»t rĂȘver une race. Elle eĂ»t couronnĂ© la vie du grand peuple des croisades. Elle eĂ»t Ă©tĂ© sa suprĂȘme victoire
 Vainqueurs ou vaincus, vivants ou morts, soyez heureux ! Comme me l’a dit l’un de vous, en m’embrassant Ă©troitement, sur le terrible seuil » Il est beau de se battre, les mains pures et le coeur innocent, et de faire avec sa vie la justice divine. » ⁂ Vous faites votre devoir. Mais d’autres, l’ont-ils fait ? Osons dire la vĂ©ritĂ© aux aĂźnĂ©s de ces jeunes gens, Ă  leurs guides moraux, aux maĂźtres de l’opinion, Ă  leurs chefs religieux oĂč laĂŻques, aux Églises, aux penseurs, aux tribuns socialistes. Quoi ! vous aviez, dans les mains, de telles richesses vivantes, ces trĂ©sors d’hĂ©roĂŻsme ! À quoi les dĂ©pensez-vous ? Cette jeunesse avide de se sacrifier, quel but avez-vous offert Ă  son dĂ©vouement magnanime ? L’égorgement mutuel de ces jeunes hĂ©ros ! La guerre europĂ©enne, cette mĂȘlĂ©e sacrilĂšge, qui offre le spectacle d’une Europe dĂ©mente, montant sur le bĂ»cher et se dĂ©chirant de ses mains, comme Hercule ! Ainsi, les trois plus grands peuples d’Occident, les gardiens de la civilisation, s’acharnent Ă  leur ruine, et appellent Ă  la rescousse les Cosaques, les Turcs, les Japonais, les Cinghalais, les Soudanais, les SĂ©nĂ©galais, les Marocains, les Égyptiens, les Sikhs et les Cipayes, les barbares du pĂŽle et ceux de l’équateur, le Ăąmes et les peaux de toutes les couleurs ![3] On dirait l’empire romain au temps de la TĂ©trarchie, faisant appel, pour s’entredĂ©vorer, aux hordes de tout l’univers !
 Notre civilisation est-elle donc si solide que vous ne craigniez pas d’ébranler ses piliers ? Est-ce que vous ne voyez pas que si une seule colonne est ruinĂ©e, tout s’écroule sur vous ? Était-il impossible d’arriver, entre vous, sinon Ă  vous aimer, du moins Ă  supporter, chacun, les grandes vertus et les grands vices de l’autre ? Et n’auriez-vous pas dĂ» vous appliquer Ă  rĂ©soudre dans un esprit de paix vous ne l’avez mĂȘme pas, sincĂšrement, tentĂ©, les questions qui vous divisaient, — celle des peuples annexĂ©s contre leur volontĂ©, — et la rĂ©partition Ă©quitable entre vous du travail fĂ©cond et des richesses du monde ? Faut-il que le plus fort rĂȘve perpĂ©tuellement de faire peser sur les autres son ombre orgueilleuse, et que les autres perpĂ©tuellement s’unissent pour l’abattre ? À ce jeu puĂ©ril et sanglant, oĂč les partenaires changent de place tous les siĂšcles, n’y aura-t-il jamais de fin, jusqu’à l’épuisement total de l’humanitĂ© ? Ces guerres, je le sais, les chefs d’États qui en sont les auteurs criminels n’osent en accepter la responsabilitĂ© ; chacun s’efforce sournoisement d’en rejeter la charge sur l’adversaire. Et les peuples qui suivent, dociles, se rĂ©signent en disant qu’une puissance plus grande que les hommes a tout conduit. On entend, une fois de plus, le refrain sĂ©culaire FatalitĂ© de la guerre, plus forte que toute volontĂ© », — le vieux refrain des troupeaux, qui font de leur faiblesse un dieu, et qui l’adorent. Les hommes ont inventĂ© le destin, afin de lui attribuer les dĂ©sordres de l’univers, qu’ils ont pour devoir de gouverner. Point de fatalitĂ© ! La fatalitĂ©, c’est ce que nous voulons. Et c’est aussi, plus souvent, ce que nous ne voulons pas assez. Qu’en ce moment, chacun de nous fasse son mea culpa ! Cette Ă©lite intellectuelle, ces Églises, ces partis ouvriers, n’ont pas voulu la guerre
 Soit !
 Qu’ont-ils fait pour l’empĂȘcher ? Que font-ils pour l’attĂ©nuer ? Ils attisent l’incendie. Chacun y porte son fagot. Le trait le plus frappant de cette monstrueuse Ă©popĂ©e, le fait sans prĂ©cĂ©dent est, dans chacune des nations en guerre, l’unanimitĂ© pour la guerre. C’est comme une contagion de fureur meurtriĂšre qui, venue de Tokio il y a dix annĂ©es, ainsi qu’une grande vague, se propage et parcourt tout le corps de la terre. À cette Ă©pidĂ©mie, pas un n’a rĂ©sistĂ©. Plus une pensĂ©e libre qui ait rĂ©ussi Ă  se tenir hors d’atteinte du flĂ©au. Il semble que sur cette mĂȘlĂ©e des peuples, oĂč, quelle qu’en soit l’issue, l’Europe sera mutilĂ©e, plane une sorte d’ironie dĂ©moniaque. Ce ne sont pas seulement les passions de races, qui lancent aveuglement les millions d’hommes les uns contre les autres, comme des fourmiliĂšres, et dont les pays neutres eux-mĂȘmes ressentent le dangereux frisson ; c’est la raison, la foi, la poĂ©sie, la science, toutes les forces de l’esprit qui sont enrĂ©gimentĂ©es, et se mettent, dans chaque État, Ă  la suite des armĂ©es. Dans l’élite de chaque pays, pas un qui ne proclame et ne soit convaincu que la cause de son peuple est la cause de Dieu, la cause de la libertĂ© et du progrĂšs humains. Et je le proclame aussi
 Des combats singuliers se livrent entre les mĂ©taphysiciens, les poĂštes, les historiens. Eucken contre Bergson, Hauptmann contre Maeterlinck, Rolland contre Hauptmann, Wells contre Bernard Shaw. Kipling et d’Annunzio, Dehmel et de RĂ©gnier chantent des hymnes de guerre. BarrĂšs et Maeterlinck entonnent des pĂ©ans de haine. Entre une fugue de Bach et l’orgue bruissant Deutchland ĂŒber Alles ! le vieux philosophe Wundt, ĂągĂ© de quatre-vingtdeux ans, appelle de sa voix cassĂ©e les Ă©tudiants de Leipzig Ă  la guerre sacrĂ©e ». Et tous, les uns aux autres, se lancent le nom de barbares ». L’AcadĂ©mie des sciences morales de Paris dĂ©clare, par la voix de son prĂ©sident, Bergson, que la lutte engagĂ©e contre l’Allemagne est la lutte mĂȘme de la civilisation contre la barbarie ». L’histoire allemande, par la bouche de Karl Lamprecht, rĂ©pond que la guerre est engagĂ©e entre le germanisme et la barbarie, et que les combats prĂ©sents sont la suite logique de ceux que l’Allemagne a livrĂ©s, au cours des siĂšcles, contre les Huns et contre les Turcs. » La science, aprĂšs l’histoire, descendant dans la lice, proclame, avec E. Perrier, directeur du MusĂ©um, membre de l’AcadĂ©mie des Sciences, que les Prussiens n’appartiennent pas Ă  la race aryenne, qu’ils descendent en droite ligne des hommes de l’ñge de pierre appelĂ©s Allophyles, et que le crĂąne moderne dont la base, reflet de la vigueur des appĂ©tits, rappelle le mieux le crĂąne de l’homme fossile de la Chapelle-aux-Saints, est celui du prince de Bismarck. » Mais les deux puissances morales, dont cette guerre contagieuse a le plus rĂ©vĂ©lĂ© la faiblesse, c’est le christianisme, et c’est le socialisme. Ces apĂŽtres rivaux de l’internationalisme religieux ou laĂŻque se sont montrĂ©s soudain les plus ardents nationalistes. HervĂ© demande Ă  mourir pour le drapeau d’Austerlitz. Les purs dĂ©positaires de la pure doctrine, les socialistes allemands, appuient au Reichstag les crĂ©dits pour la guerre, se mettent aux ordres du ministĂšre prussien, qui se sert de leurs journaux pour rĂ©pandre ses mensonges jusque dans les casernes, et qui les expĂ©die, comme des agents secrets, pour tĂącher de dĂ©baucher le peuple italien. On a cru, un moment, pour l’honneur de leur cause, que deux ou trois d’entre eux s’étaient fait fusiller, en refusant de porter les armes contre leurs frĂšres. Ils protestent, indignĂ©s tous marchent, l’arme au bras. Non, Liebknecht n’est pas mort pour la cause socialiste.[4] C’est le dĂ©putĂ© Frank, le principal champion de l’union Franco allemande, qui est tombĂ© sous les balles françaises, pour la cause du militarisme. Car ces hommes, qui n’ont pas le courage de mourir pour leur foi, ont celui de mourir pour la foi des autres. Quant aux reprĂ©sentants du Prince de la Paix, prĂȘtres, pasteurs, Ă©vĂȘques, c’est par milliers qu’ils vont dans la mĂȘlĂ©e pratiquer, le fusil au poing, la parole divine Tu ne tueras point, et Aimez-vous les uns les autres. Chaque bulletin de victoire des armĂ©es allemandes, autrichiennes ou russes, remercie le marĂ©chal Dieu, — unser alter Gott, notre Dieu, — comme dit Guillaume II, ou M. Arthur Meyer. Car chacun a le sien. Et chacun de ces Dieux, vieux ou jeune, a ses lĂ©vites pour le dĂ©fendre et briser le Dieu des autres. Vingt mille prĂȘtres français marchent sous les drapeaux. Les jĂ©suites offrent leurs services aux armĂ©es allemandes. Des cardinaux lancent des mandements guerriers. On voit les Ă©vĂȘques serbes de Hongrie engager leurs fidĂšles Ă  combattre leurs frĂšres de la Grande Serbie. Et les journaux enregistrent, sans paraĂźtre s’étonner, la scĂšne paradoxale des socialistes italiens, Ă  la gare de Pise, acclamant les sĂ©minaristes qui rejoignent leurs rĂ©giments, et tous ensemble chantant la Marseillaise. — Tant est fort le cyclone qui les emporte tous ! Tant sont faibles les hommes qu’il rencontre sur sa route, — et moi, comme les autres
 Allons, ressaisissons-nous ! Quelle que soit la nature et la virulence de la contagion — Ă©pidĂ©mie morale, forces cosmiques — ne peut-on rĂ©sister ? On combat une peste, on lutte mĂȘme pour parer aux dĂ©sastres d’un tremblement de terre. Ou bien, nous inclinerons-nous, satisfaits, devant eux, comme l’honorable Luigi Luzzatti, en son fameux article Dans le dĂ©sastre universel, les patries triomphent ?[5] Dirons-nous avec lui que, pour comprendre cette vĂ©ritĂ© grande et simple », l’amour de la patrie, il est bon, il est sain que se dĂ©chaĂźne le dĂ©mon des guerres internationales, qui fauchent des milliers d’ĂȘtres » ? Ainsi, l’amour de la patrie ne pourrait fleurir que dans la haine des autres patries et le massacre de ceux qui se livrent Ă  leur dĂ©fense ? Il y a dans cette proposition une fĂ©roce absurditĂ© et je ne sais quel dilettantisme nĂ©ronien, qui me rĂ©pugnent, qui me rĂ©pugnent, jusqu’au fond de mon ĂȘtre. Non, l’amour de ma patrie ne veut pas que je haĂŻsse et que je tue les Ăąmes pieuses et fidĂšles qui aiment les autres patries. Il veut que je les honore et que je cherche Ă  m’unir Ă  elles pour notre bien commun. Vous, chrĂ©tiens, pour vous consoler de trahir les ordres de votre MaĂźtre, vous dites que la guerre exalte les vertus de sacrifice. Et il est vrai qu’elle a le privilĂšge de faire surgir des cƓurs les plus mĂ©diocres le gĂ©nie de la race. Elle brĂ»le dans son bain de feu les scories, les souillures ; elle trempe le mĂ©tal des Ăąmes ; d’un paysan avare, d’un bourgeois timorĂ©, elle peut faire demain un hĂ©ros de Valmy. Mais n’y a-t-il pas de meilleur emploi au dĂ©vouement d’un peuple que la ruine des autres peuples ? Et ne peut-on se sacrifier, chrĂ©tiens, qu’en sacrifiant son prochain avec soi ? Je sais bien, pauvres gens, que beaucoup d’entre vous offrent plus volontiers leur sang qu’ils ne versent celui des autres
 Mais quelle faiblesse, au fond ! Avouez-donc que vous qui ne tremblez pas devant les balles et les shrapnells, vous tremblez devant l’opinion soumise Ă  l’idole sanglante, plus haute que le tabernacle de JĂ©sus l’orgueil de race jaloux ! ChrĂ©tiens d’aujourd’hui, vous n’eussiez pas Ă©tĂ© capables de refuser le sacrifice aux dieux de la Rome impĂ©riale. Votre pape, Pie X, est mort de douleur, diton, de voir Ă©clater cette guerre. Il s’agissait bien de mourir ! Le Jupiter du Vatican, qui prodigua sa foudre contre les prĂȘtres inoffensifs que tentait la noble chimĂšre du modernisme, qu’a-t il fait contre ces princes, contre ces chefs criminels, dont l’ambition sans mesure a dĂ©chaĂźnĂ© sur le monde la misĂšre et la mort ! Que Dieu inspire au nouveau pontife, qui vient de monter sur le trĂŽne de Saint-Pierre, les paroles et les actes qui lavent l’Eglise de ce silence ! Quant Ă  vous, socialistes, qui prĂ©tendez, chacun, dĂ©fendre la libertĂ© contre la tyrannie — Français contre le Kaiser, — Allemands contre le Tsar, — s’agit-il de dĂ©fendre un despotisme contre un autre despotisme ? Combattez-les tous deux et mettez-vous ensemble ! Entre nos peuples d’Occident, il n’y avait aucune raison de guerre. En dĂ©pit de ce que rĂ©pĂšte une presse envenimĂ©e par une minoritĂ© qui a son intĂ©rĂȘt Ă  entretenir ces haines, frĂšres de France, frĂšres d’Angleterre, frĂšres d’Allemagne, nous ne nous haĂŻssons pas. Je vous connais, je nous connais. Nos peuples ne demandaient que la paix et que la libertĂ©. Le tragique du combat, pour qui serait placĂ© au centre de la mĂȘlĂ©e et qui pourrait plonger son regard, des hauts plateaux de Suisse, dans tous les camps ennemis, c’est que chacun des peuples est vraiment menacĂ© dans ses biens les plus chers, dans son indĂ©pendance, son honneur et sa vie. Mais qui a lancĂ© sur eux ces flĂ©aux ? Qui les a acculĂ©s Ă  cette nĂ©cessitĂ© dĂ©sespĂ©rĂ©e, d’écraser l’adversaire ou de mourir ? Qui, sinon leurs États, et d’abord Ă  mon sens, les trois grands coupables, les trois aigles rapaces, les trois Empires, la tortueuse politique de la maison d’Autriche, le tsarisme dĂ©vorant, et la Prusse brutale ! Le pire ennemi n’est pas au dehors des frontiĂšres, il est dans chaque nation ; et aucune nation n’a le courage de le combattre. C’est ce monstre Ă  cent tĂȘtes, qui se nomme l’impĂ©rialisme, cette volontĂ© d’orgueil et de domination, qui veut tout absorber, ou soumettre, ou briser, qui ne tolĂšre point de grandeur libre, hors d’elle. Le plus dangereux pour nous, hommes de l’Occident, celui dont la menace levĂ©e sur la tĂȘte de l’Europe l’a forcĂ©e Ă  s’unir en armes contre lui, est cet impĂ©rialisme prussien, qui est l’expression d’une caste militaire et fĂ©odale, flĂ©au non pas seulement pour le reste du monde, mais pour l’Allemagne mĂȘme dont il a savamment empoisonnĂ© la pensĂ©e. C’est lui qu’il faut dĂ©truire d’abord. Mais il n’est pas le seul. Le tsarisme aura son tour. Chaque peuple a, plus ou moins, son impĂ©rialisme ; quelle qu’en soit la forme, militaire, financier, fĂ©odal, rĂ©publicain, social, intellectuel, il est la pieuvre qui suce le meilleur sang de l’Europe. Contre lui, reprenons, hommes libres de tous les pays, dĂšs que la guerre sera finie, la devise de Voltaire ![6] ⁂ DĂšs que la guerre sera finie. Car maintenant, le mal est fait. Le torrent est lĂąchĂ©. Nous ne pouvons, Ă  nous seuls, le faire rentrer dans son lit. D’ailleurs de trop grands crimes dĂ©jĂ  ont Ă©tĂ© commis, des crimes contre le droit, des attentats Ă  la libertĂ© des peuples et aux trĂ©sors sacrĂ©s de la pensĂ©e. Ils doivent ĂȘtre rĂ©parĂ©s. Ils seront rĂ©parĂ©s. L’Europe ne peut passer l’éponge sur les violences faites au noble peuple belge, sur la dĂ©vastation de Malines et de Louvain, saccagĂ©es par les nouveaux Tilly
 Mais, au nom du ciel, que ces forfaits ne soient mots affreux. Un grand peuple ne se venge pas ; il rĂ©tablit le droit. Que ceux qui ont en mains la cause de la justice se montrent dignes d’elle, jusqu’au bout ! C’est notre tĂąche, Ă  nous, de le leur rappeler. Car nous n’assisterons pas, inertes, Ă  la bourrasque, attendant que sa violence se soit d’elle-mĂȘme Ă©puisĂ©e. Non, ce serait indigne. L’ouvrage ne nous manque pas. Notre premier devoir est, dans le monde entier, de provoquer la formation d’une Haute Cour morale, d’un tribunal des consciences, qui veille et qui prononce sur toutes les violations faites au droit des gens, d’oĂč qu’elles viennent, sans distinction de camp. Et comme les comitĂ©s d’enquĂȘtes instituĂ©s par les parties belligĂ©rantes seraient toujours suspects, il faut que les pays neutres de l’Ancien et du Nouveau Monde en prennent l’initiative, — ainsi que, tout rĂ©cemment, un professeur Ă  la FacultĂ© de MĂ©decine de Paris, M. Prenant, en suggĂ©rait l’idĂ©e[7], reprise vigoureusement par mon ami Paul Seippel, dans le Journal de GenĂšve[8] Ils fourniraient des hommes d’une autoritĂ© mondiale et d’une moralitĂ© civique Ă©prouvĂ©e, qui fonctionneraient en qualitĂ© de commissaires enquĂȘteurs. Ces commissaires pourraient suivre Ă  quelque distance les armĂ©es
 Une telle organisation complĂ©terait et concrĂ©terait le tribunal de La Haye et lui prĂ©parerait les documents indiscutables pour l’oeuvre de justice nĂ©cessaire
 » Les pays neutres jouent un rĂŽle trop effacĂ©. Ils ont une tendance Ă  croire que contre la force dĂ©chaĂźnĂ©e l’opinion est d’avance vaincue. Et ce dĂ©couragement est partagĂ© par la plupart des pensĂ©es libres de toutes les nations. C’est lĂ  un manque de courage et de luciditĂ©. Le pouvoir de l’opinion est immense Ă  prĂ©sent. Il n’est pas un gouvernement, si despotique soit-il et marchant appuyĂ© sur la victoire, qui ne tremble aujourd’hui devant l’opinion publique et ne cherche Ă  la courtiser. Rien ne l’a mieux montrĂ© que les efforts des deux partis aux prises, ministres, chanceliers, souverains, — et le Kaiser lui-mĂȘme, se faisant journaliste — pour justifier leurs crimes et dĂ©noncer ceux de l’adversaire au tribunal invisible du genre humain. Ce tribunal, qu’on le voie, Ă  la fin ! Osez le constituer. Vous ne connaissez pas votre pouvoir moral, ĂŽ hommes de peu de foi !
 Et quand il y aurait un risque, ne pouvez-vous le courir, pour l’honneur de l’humanitĂ© ? Quel prix aurait la vie, si vous perdiez, pour la sauver, toute fiertĂ© de vivre !
 Et propter vitam, vivendi perdere causas
 Mais nous avons une autre tĂąche, nous tous, artistes et Ă©crivains, prĂȘtres et penseurs, de toutes les patries. MĂȘme la guerre dĂ©chaĂźnĂ©e, c’est un crime pour l’élite d’y compromettre l’intĂ©gritĂ© de sa pensĂ©e. Il est honteux de la voir servir les passions d’une puĂ©rile et monstrueuse politique de races, qui, scientifiquement absurde nul pays ne possĂ©dant une race vraiment pure, ne peut, comme l’a dit Renan, dans sa belle lettre Ă  Strauss[9], mener qu’à des guerres zoologiques, des guerres d’extermination, analogues Ă  celles que les diverses espĂšces de rongeurs ou de carnassiers se livrent pour la vie. Ce serait la fin de ce mĂ©lange fĂ©cond, composĂ© d’élĂ©ments nombreux et tous nĂ©cessaires, qui s’appelle l’humanitĂ© ». L’humanitĂ© est une symphonie de grandes Ăąmes collectives. Qui n’est capable de la comprendre et de l’aimer qu’en dĂ©truisant une partie de ses Ă©lĂ©ments, montre qu’il est un barbare et qu’il se fait de l’harmonie l’idĂ©e que se faisait cet autre de l’ordre Ă  Varsovie. Élite europĂ©enne, nous avons deux citĂ©s notre patrie terrestre, et l’autre, la citĂ© de Dieu. De l’une, nous sommes les hĂŽtes ; de l’autre, les bĂątisseurs. Donnons Ă  la premiĂšre nos corps et nos cƓurs fidĂšles. Mais rien de ce que nous aimons, famille, amis, patrie, rien n’a droit sur l’esprit. L’esprit est la lumiĂšre. Le devoir est de l’élever au-dessus des tempĂȘtes et d’écarter les nuages qui cherchent Ă  l’obscurcir. Le devoir est de construire, et plus large et plus haute, dominant l’injustice et les haines des nations, l’enceinte de la ville oĂč doivent s’assembler les Ăąmes fraternelles et libres du monde entier. Je vois autour de moi frĂ©mir la Suisse amie. Son coeur est partagĂ© entre des sympathies de races diffĂ©rentes ; elle gĂ©mit de ne pouvoir librement choisir entre elles, ni mĂȘme les exprimer. Je comprends son tourment ; mais il est bienfaisant ; et j’espĂšre que de lĂ  elle saura s’élever Ă  la joie supĂ©rieure d’une harmonie de races, qui soit un haut exemple pour le reste de l’Europe. Il faut que dans la tempĂȘte elle se dresse comme une Ăźle de justice et de paix, oĂč, tels les grands couvents du premier moyen-Ăąge, l’esprit trouve un asile contre la force effrĂ©nĂ©e, et oĂč viennent aborder les nageurs fatiguĂ©s de toutes les nations, tous ceux que lasse la haine et qui, malgrĂ© les crimes qu’ils ont vus et subis, persistent Ă  aimer tous les hommes comme leurs frĂšres. Je sais que de telles pensĂ©es ont peu de chances d’ĂȘtre Ă©coutĂ©es, aujourd’hui. La jeune Europe, que brĂ»le la fiĂšvre du combat, sourira de dĂ©dain, en montrant ses dents de jeune loup. Mais quand l’accĂšs de fiĂšvre sera tombĂ©, elle se retrouvera meurtrie et moins fiĂšre, peut-ĂȘtre, de son hĂ©roĂŻsme carnassier. D’ailleurs, je ne parle pas, afin de la convaincre. Je parle pour soulager ma conscience
 Et je sais qu’en mĂȘme temps je soulagerai celles de milliers d’autres qui, dans tous les pays, ne peuvent ou n’osent parler. Journal de GenĂšve, 15 septembre 1914. 1. À l’heure mĂȘme oĂč nous Ă©crivions ces ligues, Charles PĂ©guy mourait. 2. Allusion Ă  un Ă©crivain viennois qui m’avait dit, quelques semaines avant la dĂ©claration de guerre, qu’un dĂ©sastre de la France serait aussi un dĂ©sastre pour les penseurs libres d’Allemagne. 3. Voir note page 162. 4. Liebknecht a, depuis, glorieusement lavĂ© son honneur des compromissions de son parti. Je lui en exprime ici mon admiration. R. 1915. 5. PubliĂ© rĂ©cemment dans le Corriere della Sera, et traduit par le Journal de GenĂšve 8 septembre. 6. Écrasons l’infĂąme ! » 7. Le Temps, 4 septembre 1914. 8. Nos du 16 et du 17 septembre 1914 La Guerre et le Droit. 9. Lettre du 15 septembre 1871, publiĂ©e dans la RĂ©forme intellectuelle et morale.

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